Accueil » Résumés de communication

Jean-Michel WIROTIUS

APPROCHE SEMIOTIQUE DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES EN MEDECINE PHYSIQUE ET DE READAPTATION

JM WIROTIUS
Service de Médecine Physique et de Réadaptation
Centre Hospitalier, 19100 Brive
05 55 92 60 05, 06 87 48 37 09
wirotius.jean-michel@wanadoo.fr

Département des Sciences du Langage Centre de Recherches Sémiotiques, CeReS, EA 3848
Université de Limoges, 87000 Limoges

Mots clés  : sémiotique, sémiologie, médecine physique et de réadaptation, rééducation, pratiques professionnelles.

Notre propos est de décrire, de mettre en mots l’univers des signes utilisé dans le champ des pratiques professionnelles en rééducation. Le mot « rééducation » appartient tout à la fois au langage ordinaire, à la doxa et au langage professionnel, médical et académique. Dans cette dernière acception, il correspond à l’exercice professionnel dans les unités d’hospitalisation qui accueillent des personnes handicapées au décours d’événements de vie comme les accidents, les maladies, … qui modifient gravement et durablement l’état corporel. Ces institutions se nomment les services de Médecine Physique et de Réadaptation (MPR), les Centres de Rééducation Fonctionnelle.

Dans le champ médical commun, le discours sur la sémiologie est descriptif et énonce une suite d’unités signifiantes élémentaires que l’on peut nommer (ce sont les signes) et dont la combinaison, la syntaxe orientent vers le diagnostic, le pronostic et la thérapeutique des maladies. Ces signes sont décrits dans les nombreux livres de sémiologie médicale et font l’objet d’un enseignement universitaire répété et valorisé lors des études médicales et paramédicales. Le contexte sémiologique en rééducation (MPR) est très différent. Ici, il n’y a plus de signes discrets élémentaires dénommables, nous sommes dans le contexte d’une sémiotique tensive, d’une sémiotique du continu où la fonction représente l’ultime niveau sémantique, où la médiation et la présence corporelles sont indispensables à la sémiose. Par ailleurs, outre la taille des unités signifiantes, qui renvoie à la question générique du discours en sémiotique, les singularités de cette sémiologie tiennent à la gradation des valeurs, à l’importance de la syntaxe modale et de la temporalité, à une catégorisation instable liée à la part décisive du contexte dans la signification.

Cette difficile (ou impossible) mise en mot de la sémiologie en MPR, liée à sa constitution, est un obstacle à son enseignement, à sa diffusion, aux échanges interdisciplinaires, à la représentation de la rééducation comme une culture immanente subsumant les pratiques professionnelles. Notre travail propose une première mise en mots de la sémiosphère rééducative comme une entité culturelle originale.

Actuellement aucun ouvrage ne rapporte de façon explicite cette sémiologie. Cette absence apparente de la sémiologie en MPR contraste alors avec son usage au quotidien par les professionnels des unités de rééducation. Ce manque d’écriture renvoie la rééducation dans la culture médicale commune, dans la sémiosphère médicale ordinaire, ce qui n’est pas sans conséquence sur la représentation des soins dans le champ du handicap et sur leurs modalités d’évaluation.

L’approche sémiotique apporte ici, une contribution décisive aux pratiques professionnelles.

Aucun commentaire, ajoutez le vôtre. Haut

Dans cette rubrique

Envoyer par mail

Sites AFS :