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Gian Maria TORE

LA « SEMIOLOGIE DU CINEMA » SERAIT-ELLE INACTUELLE ?

Gian Maria Tore
(CeReS - Université de Limoges)
gianmato@libero.it

Mots clés : études de cinéma (Metz et aujourd’hui), épistémologie sémiotique, textualité filmique, sémiotique et médias, sémiotique et perception

Après la mort de Metz, ce qu’en France on a assidument pratiqué sous le nom de « sémiologie du cinéma » semble condamné à la disparition : à part les quelques incursions des sémioticiens dans l’audiovisuel, ceux qui étudient spécifiquement et systématiquement le cinéma (dans l’info-com ou dans l’art) ne se réclament plus de la sémiotique, et de l’aventure metzienne ne gardent qu’un petit nombre de notions pratiques (mais aucunement une approche épistémologique).
Nous croyons qu’il faut poser alors de manière frontale la question de la pertinence de la sémiotique dans le cinéma : comprendre les causes du divorce voulu par les études cinématographiques – ce qui éclaircira peut-être la prétendue inactualité de la sémiotique face à d’autres champs d’études, voire d’autres disciplines.
Ce qui semble faire problème aux savants de cinéma nous semble ce résumer essentiellement en ces deux points :
1) Alors que depuis Hjelmslev l’objet de la sémiologie sont les « textes », aujourd’hui plus aucun spécialiste de cinéma ne semble prêt à considérer que le film est un texte, et préfère parler d’« œuvre ». Il faudra alors montrer en quoi le « texte » n’est pas une simple notion, mais un concept (constructiviste), capable d’une portée heuristique bien majeure de celle de la notion (substantialiste) d’ « œuvre ».
2) Plus en général, on considère que la sémiotique ne peut se passer d’étudier les faits cinématographiques sub specie linguae (de fait, la sémiologie n’a donné aux études cinématographiques que des outils issus de l’analyse des discours verbaux, telles la théorie de l’énonciation benvenistienne ou la narratologie… ; et encore aujourd’hui, on voit que toute intervention « sémiologue » dans le cinéma est condamnée à passer par les longs préalables d’une différenciation entre cinéma et langue naturelle). Il s’agira alors d’indiquer la pertinence décisive d’une approche langagière (et non linguistique) aux questions qu’aujourd’hui semblent les plus intéressantes dans les études cinématographiques – et non seulement –, telles la perception et la cognition d’une part, et les pratiques culturelles de l’autre.

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