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Matheus Nogueira SCHWARTZMANN
Matheus Nogueira Schwartzmann
Doctorant en Linguistique et Langue Portugaise Unesp
et en Sciences du Langage à l’Unilim
matheus_nogueira@uol.com.br
Mots clés : Sémiotique littéraire, Lettres, Genre, Identité, Mário de Sá-Carneiro.
Quand on est devant la correspondance d’un auteur quelconque, on a l’impression d’être, en fait, devant son intimité : on a la possibilité de « déshabiller » l’artiste pour n’y voir que l’homme en chair et en os, ce sujet ordinaire plongé dans son quotidien. Cela se produit parce que la lettre est un espace clos, « secret », où le sujet peut s’exprimer en toute « vérité », comme dans une sorte de confession intime. D’où l’attirance de lecteurs et critiques vers les lettres, qui est tout à fait compréhensible : les lettres sont comme des objets « magiques », qui dans une atmosphère de sincérité portent elles-mêmes l’identité, la présence de celui qui les écrit. Très souvent on croit pouvoir reconstruire à partir des lettres non seulement l’identité, mais aussi le parcours de création, d’inspiration et de génération de l’œuvre de l’artiste, comme si son œuvre était le résultat des ses expériences et comme si les lettres étaient leur portrait fidèle. Ce n’est pas difficile de comprendre pourquoi on y croit, dans la mesure où « le genre épistolaire apparaît comme une quête possible de la ’vérité du sujet’ » (Greimas, In. Fribourg, Éditions Universitaires, 1988, p.7). Dans la littérature portugaise on a le cas très particulier d’un auteur dont œuvre a été presque toute entière associée à sa correspondance à cause de cette quête perpétuelle pour la « vérité ». Mário de Sá-Carneiro (1890-1916) a échangé avec Fernando Pessoa (1888-1935) plus de 200 lettres dans une période de quatre ans – qui correspond exactement à la période d’écriture de ses œuvres les plus remarquables. Plusieurs critiques portugais (y compris F. Pessoa) ont contribué à une lecture de l’œuvre de Sá-Carneiro fondée sur des événements biographiques (Sá-Carneiro s’est suicidé à Paris, à l’âge de 26 ans), en profitant pour expliquer la présence dans son œuvre de thèmes comme la mort ou la fragmentation du sujet. Selon ces lecteurs et ces lectures (souvent d’un psychologisme carrément naïf), le suicide, avant même d’apparaître comme thème dans la correspondance de Sá-Carneiro, avait déjà mis dans sa poésie un « accent de sincérité ». Aujourd’hui, Sá-Carneiro est toujours présenté comme un mythe, un auteur entouré d’une sorte de mystère qui, comme Pessoa a affirmé, « n’eut pas de biographie, il n’eut que du génie : ce qu’il a vécu a été ce qu’il a dit ». C’est dans ce cadre qu’on propose, d’après la Sémiotique d’origine greimassienne et à partir d’un corpus constitué de fragments de lettres, de poèmes et d’essais critiques, (a) d’identifier les mécanismes impliqués dans la constitution de l’identité de ce poète-mythe ; (b) vérifier comment les concepts de « vérité » et « sincérité » se mêlent dans ce contexte-là et (c) quel est le rôle de la correspondance dans leur construction.
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