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Patrick MPONDO-DICKA

SEMIOTIQUE AUDIOVISUELLE ?

Patrick Mpondo-Dicka
Maître de Conférences à l’Université de Toulouse 2,
Laboratoire LARA-CPST
pmpondo@univ-tlse2.fr

Mots-clés : sémiotique – audiovisuel – cinéma – télévision – multimédia

Y a-t-il une sémiotique audiovisuelle aujourd’hui ? La réponse à cette question semble être : non. Peut-il y en avoir une, et doit-il y en avoir une ? Nous essayerons de montrer qu’à ces deux questions, on peut répondre oui.
À partir d’un bilan rapide de l’histoire française (la sémiologie metzienne du cinéma, et ses prolongements chez F. Jost et D. Château), d’un examen des rares incursions de la sémiotique greimassienne dans le domaine audiovisuel (notamment les analyses de J. Fontanille), ou peirciennes (notamment chez N. Everaert-Desmet), des déclinaisons actuelles de l’ancienne sémiologie (du cinéma à la télévision, avec un déplacement progressif des préoccupations théoriques), et en nous appuyant sur quelques exemples choisis, nous voudrions montrer dans cette communication qu’une véritable sémiotique audiovisuelle est encore à faire, que son développement a un intérêt théorique et méthodologique pour la discipline, et nous ferons quelques propositions en ce sens. Notre point de vue sera développé en deux parties :
1. Les raisons d’un manque – la sémiotique audiovisuelle avortée ? (A) les présupposés greimassiens empêchaient qu’on s’interroge sur les spécificités de la sémiosis audiovisuelle ; (B) la sémiotique audiovisuelle est souvent envisagée comme une région marginale de la sémiotique visuelle, ce qu’elle n’est fondamentalement pas ; (C) la sémiologie audiovisuelle a progressivement glissé vers la dimension communicationnelle, à partir de problématiques énonciatives de plus en plus élargies, mais au détriment des problématiques proprement audiovisuelles.
2. Les raisons d’un avènement – pour une sémiotique audiovisuelle aujourd’hui ? (A) les conditions théoriques sont aujourd’hui favorables (la sémiotique tensive – Fontanille, Zilberberg – permet de repenser la sémiosis en acte et la dimension temporelle de la signification ; la refondation interprétative de la sémiotique – Rastier – propose une épistémologie herméneutique profitable) ; (B) le domaine audiovisuel traverse aujourd’hui l’ensemble des problématiques médiatiques (la vidéosphère des médiologues bat son plein) : convergences médiatiques, multimédias.

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