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Céline MARCELAUD et Marc MONJOU

Le « dialogue des instances » (à propos des rapports entre sémiotique et design produit)

Co-auteurs :
– Céline MARCELAUD, sémioticienne, Directrice des études à Plan créatif design, Paris.
– Marc MONJOU, doctorant en sémiotique au Centre de Recherches Sémiotiques (sous la direction de Jean- François BORDRON), Université de Limoges.

Céline MARCELAUD
Plan Créatif Design
10 rue Mercœur
75 011 PARIS
cmarcelaud@plancreatif.fr

Marc MONJOU
Centre de Recherches Sémiotiques
Facultés des Lettres et des Sciences humaines
39E rue Camille Guérin
87 036 LIMOGES
marc.monjou@etu.unilim.fr


mots clés  : design – objet – innovation – pratique – instances

L’idée d’associer la sémiotique aux processus de création des objets est une idée ancienne : dès 1937, L. Moholy-Nagy recrutait C. Morris au Bauhaus de Chicago et lui confiait une charge de cours. Naturellement, le fait de considérer les objets soit comme des supports de signes, soit comme des grandeurs impliquées dans des processus de signification, a conduit à croiser le destin de la sémiotique à celui du design – défini comme activité de conception des objets. Ci et là, souvent en marge des institutions académiques, et sous l’impulsion de quelques initiatives inspirées (mais sporadiques), on a ainsi pu voir naître les premières collaborations entre sémiotique et design d’objet, collaborations informelles, mais qui n’ont jamais cessé de confirmer les intuitions des pionniers.
Très récemment, le projet d’intégrer la sémiotique aux processus de création des objets de sens a reçu sous la plume de J. Fontanille une caution théorique forte (Fontanille, 1998). Traditionnellement en effet, on considérait la sémiotique comme une discipline exclusivement descriptive (vs productive) ; pourtant, à bien examiner sa définition (Greimas, 1966), on voit bien que la description sémiotique elle-même participe en quelque manière de la création : qu’est-ce en effet que décrire sinon traduire, ou dire autrement ? Soutenir le contraire reviendrait à faire de la description une stricte répétition ou duplication du sens. Voici donc démontré – en droit – le pouvoir heuristique de la sémiotique, et attestée – en droit toujours – la compétence de la sémiotique en matière de création, avec cette réserve toutefois : que l’activité du sémioticien (en tant que tel) ne peut se porter au-delà des
limites que lui imposent les formes sémiotiques (pour le dire autrement, que le sémioticien n’est pas un créateur en substance). De là l’existence problématique de ce que J. Fontanille a appelé « un dialogue des instances ».
Nous proposons de faire ici le point sur les conditions de ce dialogue, projetant un double éclairage (théorique et pratique) sur les modes de collaboration entre sémiotique et design produit. Outre un retour critique sur la pertinence des concepts, outils et méthodes qui fondent l’expertise de la sémiotique en matière de gestion du sens des objets, l’étude insistera aussi sur les problèmes factuels que pose ce dialogue lorsqu’on l’envisage comme une pratique, qu’elle soit professionnelle (en agence) ou pédagogique (dans les écoles de design). Il convient de souligner enfin que l’un des objectifs poursuivis par l’étude que nous soumettons consiste à évaluer, sur la base d’expériences de terrain, le potentiel des recherches universitaires conduites aujourd’hui en sémiotique des objets (quelles promesses ? quelles perspectives ?).

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