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Sunduz KASAR

POUR UNE TYPOLOGIE DES NON-SUJETS : AU CARREFOUR DE LA SÉMIOTIQUE ET DE LA PHÉNOMENOLOGIE


Sunduz KASAR
Maître de Conférences habilité
Université technique de Yildiz Faculté des Sciences et des Lettres
Département des Langues et Littératures Occidentales – _stanbul
sunduzkasar@hotmail.com, sunduzkasar@yahoo.fr

Mots clés : sémiotique, phénoménologie, instance, corps, non-sujet

Dans une perspective sémiotique basée sur la phénoménologie, le « sujet » se pose comme l’élément sine qua non de l’activité linguistique puisqu’il est la raison d’existence du langage. Selon la théorie de la sémiotique des instances à visée phénoménologique, élaborée par Jean-Claude Coquet, le sujet est considéré comme un tout formé de quatre instances ; instance de base (corps), instance de jugement (raison), instance immanente (forces qui agissent dans l’intérieur du sujet) et instance transcendante (forces extérieures qui agissent sur le sujet).
Au contact du sujet avec le monde, le corps agit en premier. Coquet pense que : « [le corps] est aussi nécessairement le support matériel de la signification » (Coquet, 1997 : 8). Couplé avec l’instance immanente, le corps constitue la forme primitive du non-sujet. Le non-sujet, adopté comme une des notions primordiales de la sémiotique standard, signifie l’actant dépourvu, temporairement ou non, de la capacité de juger.
Le non-sujet se présente sous une multitude de formes différentes dues à une variété de facteurs :
Absence ou insuffisance de conscience par nature (les enfants jusqu’à l’âge de raison)
Manque de conscience pathologique (les aliénés, les personnes souffrant de certaines maladies comme Alzheimer ou mongolisme, les somnambules, etc.)
Etat hors conscience sous l’effet de certaines substances thérapeutiques (patients sous l’anesthésie ou sous l’effet de certains médicaments provoquant des délires, etc.)
Etat hors conscience sous l’effet de certaines substances chimiques (les ivres, les ivrognes, les drogués, les toxicomanes, etc.)
Etat passionnel mettant le sujet hors de jugement (sujet euphorique, sujet dysphorique)
Etat forcé par une instance transcendante plus ou moins intériorisée (des kamikazes, bombes vivantes, etc.)
Etat forcé par une instance transcendante opprimante (interrogation sous oppression souvent refusée aux tribunaux)
Statut lié à la programmation (répétition par cœur, le corps qui guide tout seul sur un itinéraire connu, etc.)
Identité réduite à une fonction (l’automate, le robot)
La liste manque d’exhaustivité. Nous nous proposons, dans notre communication, de faire une typologie des non-sujets en illustrant chaque catégorie par des exemples et en tâchant de montrer l’importance de la notion de non-sujet dans la signification.

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