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Glaucia Muniz Proença Lara et Maria Luceli Faria Batistote

SÉMIOTIQUE ET MYTHE : ANALYSE D’UN RÉCIT DE LA TRIBU INDIENNE PARESI

SÉMIOTIQUE ET MYTHE : ANALYSE D’UN RÉCIT DE LA TRIBU INDIENNE PARESI


Glaucia Muniz Proença Lara
Universidade Federal de Minas Gerais (Brésil)
gmplara@gmail.com

Maria Luceli Faria Batistote
Universidade Estadual de Mato Grosso (Brésil)
lucelibatistote@hotmail.com

Mots-clés : Indien ; identité ; discours mythique ; sémiotique appliquée ; lecture.

Le processus éffréné d’acculturation dont témoignent les Indiens du Brésil est à l’origine de la perte de leur identité, parmi d’autres conséquences. Nombre de chercheurs – en linguistique, histoire, anthropologie, etc. – intéressés aux nations indigènes se consacrent à la récupération de cette identité à travers l’étude de ses multiples manifestations : la langue, la religion, l’art, les us et coutumes.
Nous analyserons, dans la perpective du discours et à la lumière de la sémiotique française, le mythe indigène de l’origine du peuple Paresi, recueilli en deux versions. Toutes deux tentent d’expliquer comment ces Indiens (appartenant à la branche Aruak) se sont organisés en familles et sous-groupes au nord-ouest de l’état de Mato Grosso, dans le centre-ouest du Brésil.
La théorie sociologique moderne, représentée par Malinowski, voit dans le mythe l’explication rétrospective aux éléments fondamentaux de la culture d’un groupe. Le mythe existe désormais à partir de la historicité qui le constitue, celle-ci pouvant être appréhendée par des procédés discursifs. D’où l’importance de l’étude de ce genre pour les théories du discours : elle permet de récupérer les aspirations, les valeurs, l’idéologie, bref, l’imaginaire social d’un peuple matérialisé dans et à travers le langage.
Les deux versions du mythe paresi sont examinées selon le parcours génératif du sens, l’accent mis sur la syntaxe narrative (schéma narratif canonique) et les composantes syntaxique et sémantique du niveau discursif (projections de l’énonciation sur l’énoncé ; thèmes, figures et isotopies). Ce faisant, au-delà de la variété inhérente aux deux récits, nous y cherchons les régularités (les invariants) qui convergent vers un sens commun : le passage d’un état de conjonction avec l’obscurité (au départ, les paresi sont enfermés sous un grand roc) vers celui de disjonction avec cet « espace interne » et la conjonction avec un autre espace (« externe ») : le nouveau monde, devenu un objet de désir – un objet-valeur – par la performance d’un sujet qui prend connaissance de cet autre monde et qui, à travers le faire-savoir et le faire-croire, conduit le sujet d’état (le peuple paresi) à son nouveau destin. Outre la nette opposition entre les espaces (topique et hétérotopique), prédominent dans les deux récits des débrayages énoncifs de personne et de temps qui produisent un effet d’objectivité, d’éloignement par rapport à l’énonciation.
Notre but c’est de montrer que les catégories ainsi mises en oeuvre sont non seulement rentables pour la construction du sens dans un texte mais aussi – exception faite au métalangage – accessibles à tout lecteur, y compris celui débutant dans la théorie sémiotique.

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