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Pauline ESCANDE

La canonisation du cinéma français fragilisée par l’expertise du spectateur contemporain

Pauline ESCANDE
Laboratoire Dynalang-SEM, Université Paris 5 paulinegauquie@yahoo.fr

Mots clés : norme, imaginaire cinématographique, orthodoxie, spectateur, doxa

L’idée d’un blockbuster français de qualité est un oxymore. Le cinéma grand public français est prisonnier d’une opinion communément admise, héritée de la Nouvelle Vague où deux grandes voies prédominent - (1) une orientation "néo-française" à travers un cinéma d’auteur, image de marque du cinéma français ; (2) une orientation "néo-hollywoodienne", proposant un cinéma français se substituant aux grosses productions américaines. Afin de mieux cerner l’emprise de cette doxa, une enquête qualitative auprès des professionnels et du public a été entreprise. Les résultats révèlent une connivence idéologique au sein de la profession imposant un modèle normé « prescriptif » immuable, faisant référence au blockbuster américain d’un côté et au film d’auteur français de l’autre. En sondant les différents aspects du sens de norme en même temps que son usage un imaginaire cinématographique a donc été dégagé. Ce dernier expose la défense au sein de la profession d’une orthodoxie divulguant une stratégie de conservation afin de maintenir une spécificité culturelle française. Le manque de rupture critique de la presse spécialisée face à cette orthodoxie démontre une complicité sous-jacente entre « gens de métier » liée à des intérêts communs. La posture d’hérésie, comme le montre les enquêtes, provient finalement du public qui sanctionne cette doxa en refusant de plus en plus d’aller voir les films français. La canonisation du cinéma français est ainsi fragilisée par l’expertise du spectateur contemporain qui a acquis une grande habilité par l’expérience.

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